Nous les utilisons au quotidien et pour nous, elles ont toujours fait partie du paysage et en feront toujours partie. Pourtant, les bonnes vieilles routes en goudron que nous connaissons tous et qui recouvrent plus d’1% de notre territoire pourraient, dans les années à venir, vivre une grande révolution, et devenir un moyen de produire de l'énergie renouvelable comme un autre. Souvenons-nous de la route solaire (d'abord aux Pays-Bas pour une piste cyclable puis en France avec une vraie route) capable de produire de l'électricité dans des conditions de circulation et de sécurité optimales. Et bien demain, les routes serviront peut-être à produire de la chaleur en plein hiver.
C'est Eurovia, une filiale de Vinci, qui lance une phase de tests pour cette technologie qui consiste à restituer, des semaines voire des mois plus tard, une chaleur emmagasinée en plein été. Car lors des beaux jours, le soleil peut faire monter la température de l'asphalte à 60 ou 70 degrés, une chaleur qui sera rejetée quelques heures après que le soleil aura disparu et qui expliquera en partie l'atmosphère suffocante régnant dans certaines métropoles au beau milieu de la nuit.
Comment faire alors pour capturer cette formidable énergie calorifique ? Eurovia a imaginé un système de tubes et d’échangeurs thermiques : un réseau de tubes en plastique circule à une dizaine de centimètres sous le bitume, et transmet, via le fluide caloporteur qu’ils contiennent, la chaleur à un dispositif de géothermie qui se charge du stockage. Des mois plus tard, quand les températures chutent, l’énergie emmagasinée peut être renvoyée vers la surface grâce à des pompes à chaleur pour réchauffer le revêtement routier et empêcher la neige ou le verglas de se fixer.
Mais l’entretien des routes ou l’amélioration de la sécurité routière ne sont pas les seuls débouchés imaginés par Eurovia. L’énergie stockée par ces routes du futur pourra aussi servir à chauffer des bâtiments entiers : d’après le constructeur, 30 mètres carré de chaussée seront suffisants pour répondre aux besoins en chauffage et en eau chaude d’un logement de 70 mètres carré, quand un parking de 120 places répondra au tiers des besoins en chauffage d’une piscine municipale de 25 mètres. Les perspectives offertes par la technologie semblent infinies.
Pour l’instant, c’est une aire de péage dans les Yvelines et le parking d’un lycée du Doubs qui servent de cobayes à cette innovation. Et pourquoi pas demain près de chez vous ?
Photo : www.eurovia.fr
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