La compagnie anglo-hollandaise, qui dominait le "Fortune 500" en 2009, soit le classement des plus grosses entreprises mondiales en termes de chiffre d'affaires (460 milliards de dollars à l'époque tout de même), semble vouloir réinvestir une partie de tout cet argent. Dans la recherche pour les énergies renouvelables ? Dans les oeuvres caritatives ? "Lol", comme disent les jeunes sur internet. Non, on parle plutôt là du plus gros navire pétrolier jamais construit.
Et quand on dit "gros", c'est "gros". Mais pas "gros" comme : "Il sera 7% plus gros que le plus lourd des navires existants". Non. Prenez le porte-avions Charles de Gaulle. Une belle bête de 75 000 tonnes. Multipliez le chiffre par 3,5 et vous obtenez le poids du futur bateau-raffinerie de Shell : 260 000 tonnes d'acier lancées en pleine mer. 260 000 tonnes pour une longueur de 488 mètres, soit plus de quatre terrains de football. Vous pouvez voir la bête en vidéo en bas de cette page.
Le gaz et le pétrole seront extraits du fond des mers par les plateformes pétrolières du groupe, puis transférées sur le bateau-raffinerie. Là, les deux matières premières seront traitées (le gaz sera liquéfié et le pétrole raffiné) avant d'être à leur tour transférées à des bateaux pétroliers ou gaziers qui feront la navette avec les terre. Bien sûr, les volumes de matières transportées sont proprement prodigieux : à plein, le navire pèsera 600 000 tonnes, et transportera donc 340 000 tonnes de gaz et de pétrole dans ses cuves. A ce stade, les chiffres ne veulent plus dire grand chose.
Shell tient néanmoins à rassurer son monde : le navire a été conçu pour résister au plus fort des ouragans. Mais qui est à l'abri d'un "incident" ? Personne. Demandez-donc à Tony Hayward, l'ancien boss de BP.
La construction de l'engin commencera bientôt en Corée du Sud, devrait durer 5 ou 6 ans, coûtera 10 milliards de dollars à Shell, et fera son voyage inaugural dans les champs de pétrole au large de l'Australie. On a quand même du mal à se réjouir…
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