Introduction
Charbon, pétrole, gaz… Ces sources d'énergie fossiles sont déjà connues. Et l'Homme ne se prive pas pour les exploiter à grand renfort de forages et de prospections minières. Alors que les énergies renouvelables ne sont pas encore à même d'assurer 100% de nos besoins (ne serait-ce que pour la voiture, dont la version électrique arrive seulement aujourd'hui), ces énergies fossiles sont toujours très prisées.
Le problème, c'est qu'il y en a de moins en moins. Mais d'autres sources existent. D'autres ressources qu’il faudrait sans doute ne jamais exploiter tant leur extraction est coûteuse sur le plan financier et environnemental… Le point sur ces quelques ressources qui résistent encore à l'être humain.
1. Les gaz et le pétrole de schiste
Commençons par les gaz de schiste, eux qui sont sur le devant de la scène médiatique depuis 6 mois maintenant.
Les gaz de schiste sont prisonniers dans l'écorce terrestre, partout sur la planète. Avec eux, la carte des puissances des hydrocarbures pourrait être bouleversée, et chaque pays en mesure de les extraire pourrait faire un pas vers l'indépendance énergétique.
Problème : la technique d'extraction est contestée. Après un forage à 3000 mètres de profondeur, on provoque un mini-séisme souterrain avec des explosifs. Les roches se fracturent, le gaz se libère. Pour le faire remonter, on injecte à très grande pression de l'eau (jusqu'à 15 millions de litres d'un coup) à laquelle sont mélangés des produits chimiques, qui ne manquent pas de s'infiltrer dans le sol et de polluer les nappes phréatiques environnantes. C'est ce que l'on appelle la fracturation hydraulique. L'opération est recommencée une quinzaine de fois jusqu'à épuisement du mini-gisement. Puis, comme le gaz de schiste est partout, elle est recommencée 200 mètres plus loin. Et ainsi de suite.
Pollution des sols, pollution de l'air avec le ballet des camions citernes autour du puits (on estime que 200 aller-retours de camion sont nécessaires à chaque "frack", à chaque explosion souterraine), et paysages dévastés : voilà la vraie facture des gaz de schiste.
Pour le pétrole de schiste, c'est tout pareil, sauf que vous remplacez le mot "gaz" dans les paragraphes précédents par le mot "pétrole". Ajoutons en plus que selon Greenpeace, l'eau utilisée lors de la fracturation reste pour moitié en profondeur, et que l'extraction de ce pétrole émet 4 à 5 fois plus de CO2 que l'extraction "classique" du pétrole, et vous avez un tableau bien peu reluisant.
2. Les sables bitumineux
Les sables bitumineux sont un autre problème. Ils ont le goût du pétrole, l'odeur du pétrole, mais ce n'est pas du pétrole. En tout cas pas du pétrole tel que nous le connaissons, qui jaillit des entrailles de la Terre. Les sables bitumineux, selon la définition de Wikipedia, se présentent sous "une forme semi-solide de pétrole brut, de sable, d'argile minérale et d'eau". Un euphémisme pour ne pas parler d'une boue pâteuse ou visqueuse selon les jours.
Et selon Greenpeace qui décrit le processus d'extraction, celui-ci est une vraie plaie environnementale : "il faut forer, chauffer le bitume en injectant de la vapeur et des solvants en profondeur, puis mélanger le sable extrait avec de l'eau chaude pour le rendre moins visqueux. Enfin, il faut le faire décanter pour en extraire le pétrole". L'ONG conclue même : "Aberration énergétique, climatique et environnementale, les sables bitumineux sont les pétroles le plus chers, les plus sales, les plus polluants qui soient".
Culture générale pour finir ce chapitre : le Vénézuela, qui détient avec le Canada les plus grandes réserves au monde de sables bitumineux, est devenu le premier pays pétrolier au monde. Selon l'OPEP, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le Venezuela possédait l'année dernière des réserves de pétrole prouvées supérieures à celles de l'Arabie Saoudite, le champion historique toutes catégories du pétrole et de son extraction. Pourquoi ce changement spectaculaire de leader ? Parce que pour la première fois, l'OPEP a intégré les pétroles "lourd" et "extra-lourd" dans ses calculs. Merci les sables bitumineux, donc.
3. Sous la glace, le pétrole ?
Entre la Sibérie, le Pôle Nord, et l'Alaska, ce sont des millions d'hectares de territoires vierges impossibles à exploiter. Pour la bonne et simple raison que le sol y est en permanence gelé et impossible ou presque à percer.
Pour le Pôle par exemple, nous évoquions dans un précédent dossier qui lui était consacré qu'il "pourrait renfermer un cinquième des réserves d'hydrocarbures pas encore découvertes dans le monde, soit 13% du pétrole et 30% du gaz". Mais pour atteindre ces réserves, il faudrait non seulement passer à travers la banquise, mais aussi à travers le plancher océanique, puisque les poches sont souterraines. Le Danemark, qui demande la propriété de l'Arctique, l'a bien compris. La Russie aussi, elle qui est allée planter un drapeau russe ou fond de l'océan à l'exacte verticale du Pôle Nord.
Quant à la Sibérie, elle renferme dans ses sols tout ce que l'homme recherche. Du pétrole et du gaz bien sûr. Mais aussi du nickel, de l'or, du diamant, de l'argent ou du zinc. Seulement, situés à l'Est de la Sibérie, ces gisements ne peuvent pas être exploités. Du moins pas encore, la faute au permafrost, le sol gelé jusqu'à de très grandes profondeurs. On estime que dans certaines zones sibériennes, le sol est gelé jusqu'à 1500 mètres de profondeur. Difficile donc d'y percer un puits ou d'y creuser une mine.
L'Alaska, enfin. Ce morceau de territoire américain qui fait face à l'URSS du côté du détroit de Béring renferme lui aussi sa dose de richesses inexploitées. Mais pour de bonnes raisons : elles se trouvent dans des zones protégées. Parce qu'au delà de ces sanctuaires, l'Etat ne se prive pas pour forer à tout-va et lacérer les paysages immaculés de pipelines immondes : 90% de son budget vient ainsi de l'exploitation des hydrocarbures. Et Sarah Palin, la cheftaine locale, n'étant pas franchement du genre "écolo", il y a peu de chances que cette exploitation ralentisse.
4. Des montagnes d'or pur
Les ressources les plus recherchées ne sont pas forcément énergétiques. L'or est un bon exemple, avec la fièvre des prospecteurs du Far West, ou même l'ardeur avec laquelle les orpailleurs illégaux recherchent le précieux métal en Guyane.
Sauf qu'il n'y a pas besoin de creuser le sol pour trouver de l'or. Pas besoin de mines gigantesques. Pas besoin d'orpailleurs illégaux qui inondent de mercure les rivières guyanaises en espérant trouver un gramme du précieux métal par-ci par-là. Pour trouver de l'or dans des quantités extraordinaires, il suffit d'une boussole, d'une carte, et de quelques livres d'histoires.
En effet, quelque part dans la dense forêt amazonienne est cachée une merveilleuse cité, l'Eldorado, dans laquelle les rues sont pavées d'or. Le seul problème, c'est que personne ne l'a jamais découverte. Les conquistadors espagnols ont bien tenté leur chance au XVIème siècle, mais ils sont revenus bredouilles, les bons à rien. Si vous voulez entrer dans l'Histoire avec un grand "H", faites vos vaccins, achetez une machette et en route pour la forêt amazonienne !
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