Pendant le week-end rallongé de l'Ascension, quelque part à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes, le recyclage a conquis de nouveaux horizons. La station spatiale internationale, pour laquelle les Français ont connu un vif intérêt suite au séjour sur place de Thomas Pesquet, a accueilli lundi le premier transport de fret spatial recyclé. Cette innovation, c'est à SpaceX que nous la devons.
L'entreprise californienne, créée par Elon Musk (déjà à la tête de Tesla Motors et roi de la voiture électrique aux Etats-Unis), a envoyé pour la seconde fois dans l'espace son module Dragon, dont la majeure partie des pièces, parmi lesquelles la coque et les propulseurs, ont été réutilisées d'un vol précédent de 2014. En revanche, le bouclier thermique, qui protège l'attelage lors de son entrée dans notre atmosphère et qui est destiné à être consumé, a lui bien évidemment été remplacé. La capsule (en photo en tête d’article) devrait revenir sur Terre dans le courant du mois de juillet, dans le Pacifique Sud : SpaceX ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et espère pouvoir utiliser encore son Dragon deux fois.
La société n'en est pas à son coup d'essai et a fait de la réutilisation de matériel spatial l'une de ses spécialités. Ainsi, en début d'année, elle avait lancé un satellite de télécommunications grâce à un propulseur qui, après sa mission, était revenu se poser sur une des plateformes flottantes de SpaceX prévues à cet effet. Auparavant, l’entreprise s’est essayée 14 fois à la récupération d’étages entiers de fusée, avec comme point d’orgue la récupération d’une portion de 41 mètres de haut en décembre 2015.
En réduisant l’impact environnemental de ses activités et ses coûts (ce qui va de paire avec la réutilisation), SpaceX entend bien devenir, à terme, le principal concurrent d’Arianespace, premier lanceur spatial au monde.
Photo : www.spacex.com
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