Le mot "freegan" est un néologisme formé sur le mot anglais "free" (gratuit) et le suffixe -gan, par analogie avec le mot et le mode de vie vegan (végétalien). Le mouvement ainsi nommé est né aux Etats-Unis ; en français, cela se traduit par "déchétarien" ou "glaneur".
Les freegans sont des gens qui ont décidé d'affirmer leur refus de la société de la surconsommation et du gaspillage en ne consommant que ce qu'ils ont la possibilité d'obtenir gratuitement.
A contre-courant du credo selon lequel il faudrait absolument "travailler plus pour gagner plus" – et consommer plus -, l'objectif des freegans est d'arriver à se passer d'argent ; partant du principe que la société n'a pas le droit d'obliger les gens à payer pour vivre. Leur philosophie de vie est donc fondée sur la simplicité volontaire, le partage et l'entraide. Ils travaillent moins et prennent le temps de vivre (d'ailleurs, quand on y pense : si "le temps, c'est de l'argent", alors celui qui a le temps n'a pas besoin d'argent).
Il existe trois façons freegan de se procurer de la nourriture sans payer : demander les restes et invendus aux distributeurs alimentaires ; la récupérer dans les poubelles (le "dumpster diving"); ou réclamer un remboursement au service consommateur. La plupart des distributeurs refusent de céder leurs invendus, pour des raisons de responsabilité en cas d'intoxication alimentaire, mais certains le font tout de même, notamment lorsque les demandeurs leur signent une décharge. Les aliments périmés ou issus du dumpster diving sont généralement cuits deux fois pour éviter les problèmes d'intoxication.
Sinon, entre les poubelles des particuliers, des boulangeries, des marchés, des restaurants, des hôtels, des supermarchés et des décharges, il n' y a que l'embarras du choix ! Elles sont pleines à craquer des aliments périmés du jour même, mais encore tout à fait mangeables. Cela permet d'une part de limiter le gaspillage – qui représente 30% de la production alimentaire mondiale –, et d'autre part de réduire sensiblement la facture. Les freegans sont dotés d'un bon sens de l'observation et connaissent tous les bons plans pour vivre de la récupération. Selon eux, la solution au problème de la faim dans le monde se trouve dans les poubelles des pays riches. Certaines associations, comme la Croix-Rouge, utilisent les mêmes méthodes que les freegans pour nourrir les sans-abris.
Par ailleurs, les freegans refusent l'usage des voitures – sauf covoiturages – ; ils choisissent des logements sans propriétaires et travaillent délibérément moins que monsieur tout le monde. Toutes les composantes de leur mode de vie ont pour point commun la réduction de la consommation.
On pourrait reprocher aux freegans de ne pas réellement remettre en cause la société de surconsommation, puisqu'ils vivent grâce à un effet secondaire de la surproduction : les déchets. En réalité, le freeganisme est une démonstration par l'absurde des failles de ce système. Ils apportent la preuve que beaucoup de monde pourrait manger à sa faim si on arrêtait le gaspillage et la mauvaise répartition de la production alimentaire. Etre utile à la société ne passe pas forcément par la production de valeur ajoutée. Il y a beaucoup à s'inspirer des freegans.
+ d'infos : Freegan Station
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