C’est le premier panda géant né en Thaïlande, suite à une insémination artificielle – on connait la lenteur et la paresse légendaires des pandas, une des causes principales de leur tendance à l’extinction.
Lin Ping mange du bambou, Lin Ping se roule par terre, Lin Ping fait dodo, Lin Ping grimpe aux arbres… rien ne peut échapper au public thaïlandais. Il faut dire que la petite peluche avait des prédispositions pour le petit écran : sa mère Ling Hui et son père Chuang Chuang étaient déjà suivis par Panda Channel depuis plusieurs années.
Même avant sa naissance, Lin Ping a suscité bien des émois ; un concours avait été organisé pour décider de son nom, qui avait réuni 22 millions de participants, soit un tiers de la population thaïlandaise. Loana, avec ses 7 millions de téléspectateurs, n’a plus qu’à aller se rhabiller.
Que penser de cette engouement populaire? Certes, la popularité de Lin Ping sert la cause de son espèce, l’une des plus menacées de la planète. Seuls 1600 pandas géants vivent encore à l’état sauvage dans le monde et les efforts que le zoo de Chang Mai a du déployer pour faire naître Lin Ping nous rappelle que chaque naissance constitue un petit miracle. Toute exposition médiatique est donc sans doute bonne à prendre.
Mais ne nous y trompons pas, cet engouement un tantinet excessif dépasse le seul intérêt pour Lin Ping et ses congénères. Grâce à son physique avantageux, le panda est la superstar des espèces menacées ; le panda est bankable. Et les autres, alors ? Ceux qui ne sont ni “adorables”, ni "trop mignons” ? Qui aurait l’idée de faire un reality show sur le gecko à queue feuillue (un affreux reptile malgache dont le nom signifie “démon”), ou sur le napoléon, (un drôle de poisson hermaphrodite) ? Le WWF lui-même, victime du succès de son logo, a pris son propre contrepied en travestissant un thon rouge – espèce très menacée, elle aussi – en panda. Histoire de dire que ce n’est pas parce qu’on est un thon qu’on mérite l’extinction.
+ d’infos : Lin Ping sur Youtube, WWF
commentaires