Loisirs & Voyage

Trophées du tourisme responsable : on y était

Sortie du tramway au parc des Expositions de Paris. La remise des prix se déroule dans cadre du salon Top Résa, le rendez-vous des professionnels du tourisme. Comme par hasard, l'évènement a lieu dans le hall d'exposition le plus éloigné des transports en commun. Quelques centaines de mètres plus tard, et quelques centaines de chemises rayées ou roses, de mocassins, de badges en bandoulière et de colliers de barbe, le doute n'est plus permis : c'est bien un salon professionnel dans lequel nous évoluons.

On accède à l'endroit prévu pour la remise de trophées, qui soutiennent et récompensent ceux et celles qui, au quotidien, se mobilisent et innovent pour un tourisme plus respectueux de l’environnement et des hommes. Et c'est le dossier de presse qui le dit. Plus on avance et plus les hôtesses sont nombreuses : nous sommes sur la bonne voie. On accède enfin à une salle équipée d'une moquette à qui le temps n'a pas fait de cadeaux. Coup d'oeil à la baie vitrée : vue sur la Tour Eiffel et le boulevard périphérique embouteillé. Vous avez dit "grand écart" ? Prévue pour démarrer à 19h, la cérémonie ne démarrera qu'une demie-heure plus tard, et l'on ne peut s'empêcher de rire intérieurement en pensant que la SNCF est en retard. Notre voisine qui arbore un costume siglé SNCF ne rigole pas, elle.

La volume de la musique augmente, tout le monde se rassemble, et Isabelle Giordano monte sur scène. Oui, Isabelle Giordano, de "Tchi-tchaaa". C'est donc elle qui présentera la cérémonie, et celle-ci commence fort avec l'arrivée de Claire Keim, marraine de ces trophées. Claire, en plus d'avoir de beaux yeux, a une conscience écolo : "On a tous le droit d'avoir des envies, bien sûr, mais il faut que nous consommions différemment". Puis elle présente de façon succinte les nominés du jour. Pour elle, les initiatives locales de développement durable qui seront récompensées figurent "un espoir dans le chaos planétaire". Un représentant de la SNCF prend alors le micro, et souligne quelques faits marquants, notamment que le marché du tourisme responsable se crée (et une petite dédicace pour la vitalité des entrepreneurs du secteur) mais aussi se développe fortement. Et pour appuyer le propos, des chiffres : 3% des Français ont voyagé responsable en 2007, contre 17% en 2011.

Isabelle Giordano demande pour la troisième fois à l'assemblée de faire moins de bruit et de respecter les nominés et les personnes sur scène. Apparemment, être un pro du tourisme et être mal élevé ne sont pas deux notions incompatibles. Le technicien à notre gauche qui arbore une tresse de Jedi à la barbiche, lui, s'en fiche pas mal. La remise commence, et c'est le trophée "Bons plans" qui lance la soirée, présenté par le président du SNAV (l'organisation nationale des professionnels du voyage) que tout le monde a l'air de connaître. "Il a pas l'air très responsable" souffle un voisin à son collègue : l'humour était également de la partie. Bref, c'est le camping Lou Pantaï qui emporte la mise. Et les trophées s'enchaînent…

La cérémonie se termine. Et l'on voit que le tourisme responsable gagne du terrain, que les possibilités d'y goûter sont de plus en plus nombreuses partout en France. Pour preuve, le nombre d'inscrits aux trophées cette année, largement supérieur aux années précédentes. Autre preuve également, les quasi 90 000 votants sur internet qui ont participé à l'évènement, un chiffre élevé inattendu à en croire les quelques dirigeants de voyages-sncf.com présents ce soir-là. Et que dire de ce sondage, qui dit que quand 27% des Français avaient entendu parler du tourisme responsable en 2007, ils sont 67% aujourd’hui. Enfin, quelques marques de confiance viennent apporter leur renommée aux lieux touristiques qui se veulent responsables et aider à démocratiser la pratique : on citera par exemple le gîte panda ou l'écolabel européen.

La 6ème édition de ces trophées aura sans doute lieu l’année prochaine, et les chiffres qui y seront présentées seront probablement tous en hausse. Et c’est tant mieux. En attendant, une bonne cinquantaine de personnes fument leur cigarette depuis un bon quart d’heure dehors, se désintéressant totalement de la cérémonie et des lauréats. Isabelle Giordano ne les a pas rappelé à l’ordre, mais on parierait volontiers que ce n’est pas l’envie qui lui a manqué…

GaGui, mascotte de la CAN 2012

Article précédent

Le label FSC s’offre une campagne

Article suivant

Tu pourrais aussi aimer

commentaires

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *