Que l'on soit d'un côté ou de l'autre de l'océan Atlantique, le cannabis ne jouit pas de la même image, loin s'en faut. Chez nous, sa vente (5 ans de prison et 75 000€ d'amende au minimum) et sa consommation (un an d'emprisonnement et 3750€ d'amende) sont strictement punies par la loi, alors qu'aux Etats-Unis, de nombreux Etats ont dépénalisé son usage, thérapeutique et/ou récréatif. C'est peu dire que là-bas, consommateurs et acteurs de la filière se frottent les mains.
Les premiers parce que ce qui leur était autrefois interdit est désormais autorisé, et les seconds car le cannabis serait l'équivalent de la poule aux oeufs d'or. En 2016, le marché de cette drogue a rapporté 6,7 milliards de dollars à l'Etat américain et, au Colorado, 18 000 emplois ont été créés dans le secteur en trois ans, et les taxes sur le produit ont rapporté plus d'1,3 milliards de dollars en 2016 à cet Etat de 5 millions d'habitants (l'équivalent de la région PACA).
Pour subvenir à cette demande, les revendeurs ont recours à de la marijuana obtenue grâce à des méthodes de culture intensives, à base d'engrais, de pesticides et autres OGM. Mais les consommateurs sont de plus en plus exigents et, comme pour la nourriture ou les cosmétiques, n'acceptent plus que des composés chimiques étrangers pénètrent leur organisme sans en connaître les conséquences à long terme : ils se tournent dès lors vers des produits plus sains. L'état de Washington, niché dans le coin nord-ouest du pays, l'a bien compris et va créer pour la première fois aux Etats-Unis, en concertation avec le ministère de l'agriculture, le premier système de certification bio pour la marijuana, la demande locale pour ce produit spécifique étant très forte.
Il y a décidément bien plus qu'un océan qui nous sépare des Etats-Unis…
Photo : KatheirnHitt/Flickr/CC
La consommation et la vente de stupéfiants sont interdites et punies par la loi.
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