Dans le Sud-Est asiatique, les Philippines et leurs 7000 îles font rêver des millions de vacanciers partout sur la planète. Entre la forêt tropicale, le soleil éclatant, les plages de sable blanc, les fonds marins foisonnant de vie, le voyageur lambda saura à coup sûr profiter de son temps passé sur place.
Sauf que ce tourisme, qui constitue un des poumons économiques de la région, a aussi ses mauvais côtés. C’est la position de Rodrigo Dutertre, président élu en 2016 qui, quelques semaines après avoir fustigé une première fois les hôtels et restaurants sur place, est revenu à la charge en décidant carrément de fermer l’île de Boracay. Le motif ? La pollution. L'île serait devenue « une fosse septique qui sent la merde » (propos tenus par l’élu). La faute aux 4000 particuliers (sur 17 000 personnes vivant ou travaillant sur Boracay) et aux 195 commerces qui ne sont pas reliés au réseau d’égouts locaux, et qui rejettent leurs eaux usées directement dans la mer. Le million de visiteurs annuels de l’île, principalement des Chinois, devront donc se trouver une nouvelle destination de choix, et les autorités prévoient carrément d’interdire l’accès aux plages, quitte à mobiliser des effectifs policiers pour faire respecter cette décision.
Présentée comme cela, la décision peut être comprise et acceptée par tout individu soucieux de l’état de la planète. Fermer un endroit sali par l’Homme et le remettre en état pour que la Nature s’y exprime à nouveau dans toute sa diversité, c’est un beau programme. Sauf que des voix commencent à s’élever aux Philippines, et les véritables motivations de Monsieur Dutertre ne seraient pas forcément de « résoudre les problèmes d’égoûts et s’attaquer aux questions environnementales », comme annoncé initialement.
Un grand quotidien de Hong Kong avance en effet que le président philippin s’est entendu avec un groupe d’investisseurs de Macao pour installer sur Boracay un méga-casino, un projet de plus de 500 millions de dollars. Selon la publication anglophone, l’objectif de Rodrigo Dutertre en fermant l’île ne serait pas de la réhabiliter pour le bien de la nature, et des plantes et des jolis petits poissons, et blablabla…, mais bien de faire place nette à un projet immobilier démentiel.
Et soudainement, l’histoire de Boracay devient moins belle à raconter…
Photo : MerS/Flickr/CC
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